Luxley tome 5 - Le Nouveau Monde

Voici une série uchronique à recommander à Ferocias (au cas où il ne la connaîtrait pas déjà bien sûr). C'est une BD scénarisée par Valérie Mangin (dont j'ai déjà critiqué un album ici) partant de l'hypothèse voulant qu'au XIIème siècle, en pleine croisade, l'Europe se soit trouvée attaquée par une armada venue du Nouveau Monde... En effet, l'Inca, unificateur du continent américain, aurait eu des visions lui ayant révélé que les civilisations précolombiennes seraient détruites au XVIème siècle, et aurait décidé d'entreprendre une véritable guerre préventive contre les européens.

Résumé :
Robin Luxley (le Robin des bois de notre Histoire à nous), mage le plus puissant d'Occident, a été capturé par la princesse-sorcière Cusi qui l'emmène vers le Nouveau Monde à bord de sa nef volante afin de le présenter à l'Inca, son grand-père. Les pouvoirs de double-vue de Robin s'amplifient et, alors même qu'il traverse l'Atlantique, voilà qu'il découvre que la bataille que livraient ses amis - alliés pour la circonstance à Saladin - a pu connaître deux issues. La flotte de guerre du sultan est-elle à moitié détruite, et les alliés sont-ils contraints à se réfugier en Corse... ou bien au contraire, est-ce que ce sont les redoutables ennemis venus d'outre-Atlantique qui sont en déroute ? Furieux, Robin décide que l'Inca le manipule depuis trop longtemps : le souverain du Nouveau Monde va enfin payer pour ses crimes et le massacre de Paris ! Mais comment affronter un mage aux pouvoirs si grands ? Robin ne va-t-il pas découvrir que nul ne peut échapper à la vision de l'Inca... pas même lui ?

Première chose : la couverture est fort belle mais représente une scène absente de l'album. Il faudra des yeux un peu aiguisés pour être capable de comprendre l'allusion après avoir conclu la lecture. L'interprétation que l'on peut en faire dans un premier temps n'est pas la même que celle que l'on en fait après... C'est un clin d'oeil amusant, tout compte fait.

L'histoire présente assez peu de moments de bravoure. Peu de personnages interviennent et l'ensemble de l'intrigue tourne autour de la confrontation, plus verbale que physique, entre Robin et l'Inca. Celui-ci a semble-t-il tout prévu et souhaite obtenir une faveur de Robin. L'affrontement se déroule dans de superbes décors précolombiens (ça, le dessinateur connaît son affaire), même si je trouve un peu surprenant de voir des têtes de Quetzalcoatl et des pyramides à degrés en plein Macchu Picchu (un peu trop au Sud pour ceux qui ne connaîtraient pas leur géographie). Enfin, la civilisation des "Atlantes" (comme les appellent ceux qu'ils envahissent, en Europe) étant constituée d'une fusion des nations américaines, peut-être que l'on peut trouver une base interne pour justifier ce mélange inattendu.

Dans cette ambiance intimiste, le personnage de Robin va connaître une dernière évolution, même si je trouve les dernières pages un peu "foutoir", peut-être parce que les auteurs se sont un peu trop acharnés à trouver une mise en abîme pour leur uchronie. Mais peut-être que je suis mauvaise langue. La pirouette finale, dans ce contexte, est fort bienvenue : l'avenir du monde est à nouveau ouvert et c'est une nouvelle histoire qui commence, qui n'aura pas à être racontée. Car de toute évidence, la série est bel et bien finie : pas d'annonce de nouveau cycle...

Une série que j'ai trouvée intéressante à suivre, sans plus, et que je ne relirai sans doute pas tous les quatre matins. A voir si les auteurs se lancent dans d'autres uchronies à l'avenir !

Commentaires

Ferocias a dit…
Valérie Mangin a publié d'autres choses intéressantes.
Anudar a dit…
Oui, j'aime bien ses mondes imaginaires !