Les nouvelles Aventures du Petit Prince tome 1

Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, c'est l'un de ces monuments de la littérature mondiale que tout le monde connaît au moins de nom. Il paraît que lorsque l'on demande à quelqu'un son livre favori, ce titre est l'un des plus souvent cités. J'avais lu jadis un article de journal dont l'auteur s'agaçait de ce fait : c'est fort dommage, ce livre étant riche de thèmes essentiels que l'on ne peut négliger à aucun âge.

Un tel monument attire, c'est indéniable, toute la convoitise de l'entreprise du divertissement, car qui dit succès dit aussi pompe à dollars. Il y a quelques temps est sorti un dessin animé dont le titre, Les nouvelles aventures du Petit Prince, n'est pas sans intriguer compte-tenu de la fin de l'oeuvre originale... Je n'en ai pas eu de retour, mais j'ai décidé de donner sa chance à cette BD adaptée du dessin animé - ou en tout cas, de son premier épisode.

Résumé :
Sur la planète des Eoliens où vient de débarquer le Petit Prince, les vents disparaissent les uns après les autres et du coup, les glaces avancent vers la cité volante où vivent les habitants. Le gouverneur des vents, Eolus, et son fils Zéphyr sont en conflit : le deuxième voudrait que son père lui révèle enfin l'emplacement du courant légendaire dont la maîtrise permettrait de sauver leur monde. Mais le gouverneur s'y refuse, car la tentative de son propre père pour maîtriser ce courant s'est soldée par un désastre. Le Petit Prince perçoit, dans cette discorde, l'influence néfaste du Serpent, l'être qui a résolu d'éteindre tous les mondes...
Quand j'ai vu la présentation des personnages avant le début de l'histoire, j'ai pris peur. Dans cette histoire, lorsque le Petit Prince revêt sa "tenue de combat", il dispose alors de super-pouvoirs lui permettant d'invoquer à peu près n'importe quoi. Le Renard, de compagnon apprivoisé permettant d'apprendre la séparation, devient un animal familier (pour ne pas dire domestique) surtout intéressé par le remplissage de son estomac. Et le Serpent, lui, devient le destructeur des mondes, pour ne pas dire, le symbole du mal. Voilà comment quelques concepts parviennent à foutre en l'air toute la délicate invention de Saint-Exupéry.

Or donc, le Petit Prince new-looké se balade ici de planète en planète afin de contrecarrer les sales projets du Serpent. Et son premier voyage l'emmène sur une planète où les vents disparaissent en favorisant l'avancée des glaces... L'inspiration écologique est claire, l'action humaine étant à l'origine de cette modification du climat. Par contre, qu'est-ce que cette histoire est racontée avec de gros sabots...
Le dessin ne manque pas d'être attrayant, "joli" et coloré, les choix graphiques de l'oeuvre originale étant assez bien réinterprétés. Mais on n'en attendait pas moins au vu des moyens à disposition des auteurs, de nos jours. En fait, le principal intérêt de cet album, c'est encore les dernières pages où l'on peut lire une histoire du Petit Prince dessinée par Moebius : le grand dessinateur de L'Incal a su, en effet, utiliser tout son art pour nous donner à lire l'équivalent d'une nouvelle en BD, histoire où le loufoque le dispute au sérieux. Un hommage attendri et fort bienvenu à l'oeuvre de Saint-Exupéry...

(Billet planifié le 14 Septembre.)

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